Rapport de l'ANSES sur le Garcinia : ce que vous devez savoir

Le Garcinia Cambogia est une plante librement vendue en Europe et d’autres pays, sous la forme de compléments alimentaires. Cependant, un rapport récent de l’Anses (Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) fait état de 38 cas d’effets indésirables recensés en France en 15 ans, entre 2009 et 2024.

Ce rapport appelle une analyse rigoureuse et mesurée des faits sur la sécurité du Garcinia Cambogia, afin que l’information du consommateur soit la plus exhaustive possible. En effet, les cas rapportés restent exceptionnels comparés au nombre total d’utilisateurs de Garcinia cambogia dans le monde, ils ne permettent pas d’établir une relation claire de cause à effet, et les études de toxicité ne font pas apparaître de risque significatif. Enfin, tout risque éventuel peut être fortement réduit en suivant quelques règles simples.

Que contient le rapport de l’Anses ?

Dans le cadre d’une autosaisine initiée en mars 2020, l’Anses a conduit une analyse approfondie des signalements d’effets indésirables liés à la consommation de Garcinia cambogia. En tout, 38 cas d’effets indésirables via le dispositif de nutrivigilance ont été recensés en France entre 2009 et 2024, dont 17 atteintes hépatiques, 9 troubles psychiatriques et 5 atteintes cardiovasculaires. Le rapport fait aussi appel à des données issues de divers systèmes de vigilance :

✔ Union Européenne (sollicitation de 37 pays, dont 21 ont répondu),

✔ États-Unis (FDA-Medwatch),

✔ Canada (base de données Canada Vigilance).

En complément, des études scientifiques et des publications de cas cliniques ont été intégrées à l’évaluation pour dresser un bilan global et documenté des effets potentiels de Garcinia cambogia sur la santé. D’après le rapport, les effets indésirables observés concernent principalement :

Le foie (Hépatotoxicité)

• 57 % des cas recensés concernent des atteintes hépatiques, allant de simples perturbations biologiques à des cas d’hépatites sévères.

• Plusieurs cas d’hépatites cytolytiques, cholestatiques ou mixtes ont été signalés, certains nécessitant une hospitalisation prolongée, voire une greffe hépatique.

• La grande majorité des cas concerne des consommateurs ayant pris Garcinia cambogia en association avec d’autres ingrédients potentiellement hépatotoxiques, notamment le thé vert, la pipérine, le curcuma, la levure de riz rouge et le chrome.

• Les cas impliquant Garcinia cambogia seul sont rares, mais l’Anses recommande néanmoins la prudence et attend l’évaluation en cours de l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) concernant l’acide hydroxycitrique (HCA), principe actif majeur du Garcinia cambogia, afin de mieux cerner son éventuel rôle dans ces atteintes hépatiques.

Le système cardiovasculaire

• 10 % des cas rapportés concernent des troubles cardiaques, incluant des palpitations, tachycardie, hypertension, allongement du segment QT et myocardites.

• Ces effets cardiovasculaires ont été observés chez des consommateurs prenant Garcinia cambogia dans des formulations contenant des stimulants, notamment la caféine et l’orange amère.

• Certains cas concernaient des personnes avec des antécédents cardiovasculaires, ce qui peut indiquer une susceptibilité individuelle plus élevée.

• Un cas de myocardite à cellules géantes ayant conduit à une transplantation cardiaque a été signalé chez une consommatrice sans antécédents.

Le système nerveux et psychiatrique

• 14 % des cas recensés impliquent des troubles psychiatriques, principalement des épisodes de troubles bipolaires, de crises maniaques et de psychoses aiguës.

• Certains cas sont survenus chez des personnes ayant des antécédents psychiatriques, tandis que d’autres concernent des consommateurs sans antécédents connus.

• Plusieurs études et signalements de cas cliniques suggèrent un lien entre Garcinia cambogia et une potentialisation des effets de la sérotonine, pouvant déclencher des troubles neuropsychiatriques chez des personnes sensibles.

• L’Anses déconseille la consommation de Garcinia cambogia aux personnes sous antidépresseurs ou ayant des troubles psychiatriques préexistants.

Le métabolisme et le pancréas

• 19 % des cas recensés concernent des troubles métaboliques et digestifs, notamment des hypoglycémies sévères et des pancréatites aiguës.

• Certains cas d’hypoglycémie ont nécessité une hospitalisation, notamment chez des consommateurs sous traitement antidiabétique ou suivant un régime hypocalorique sévère.

• Des cas de pancréatites aiguës ont été signalés, parfois accompagnés d’une acidocétose diabétique, ce qui suggère un effet métabolique potentiel du Garcinia cambogia.

• L’impact du Garcinia cambogia sur la sensibilité à l’insuline et la production de corps cétoniques nécessite des études complémentaires pour mieux comprendre son effet dans ces situations.

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Pourquoi il faut interpréter ces signalements avec prudence

Bien que ces signalements méritent d’être pris en compte, ils doivent être replacés dans leur contexte global, rapportés aux centaines de milliers de consommateurs ayant utilisé ce complément sans incidents déclarés, évalués selon le mode de consommation de la plante, et confrontés aux données de toxicologie de la littérature scientifique.

De multiples facteurs confondants

Il faut d’abord dire que le lien de cause à effet n’est pas clairement établi. L’Anses indique que les données actuelles ne permettent pas de conclure avec certitude que les effets indésirables sont directement causés par Garcinia cambogia, en raison du manque d’informations détaillées sur certains cas, notamment la composition exacte des produits consommés et de la présence fréquente d’autres facteurs.

En effet, dans la majorité des cas, d’autres facteurs sont en jeu :

• Composition des produits consommés : Plusieurs compléments impliqués contenaient non seulement du Garcinia cambogia, mais aussi d’autres ingrédients potentiellement impliqués. L’Anses souligne que, dans 80 % des cas rapportés, le Garcinia cambogia était associé à d’autres ingrédients, notamment du thé vert, de la caféine, du chrome ou de la pipérine, connus pour influencer le métabolisme hépatique ou cardiovasculaire. La Food and Drug Administration DA a signalé que certains produits de Garcinia Cambogia contenaient des ingrédients non approuvés. Par exemple, en 2017, la FDA a mis en garde contre le « Fruta Planta Life (Garcinia Cambogia Premium) » après avoir découvert qu’il contenait de la sibutramine, un médicament retiré du marché en 2010 en raison de risques cardiovasculaires. Ces associations peuvent-elles avoir joué un rôle dans certains effets rapportés ? La question reste ouverte et souligne l’importance d’un usage encadré, respectueux des recommandations et adapté à chaque individu.

• Antécédents médicaux des consommateurs : Certaines personnes présentaient des comorbidités (diabète, hypertension, insuffisance hépatique préexistante, troubles psychiatriques…).

• Mode de consommation variable : Des signalements concernent des prises prolongées, des surdosages ou encore l’utilisation dans un contexte de régime restrictif extrême. Le Garcinia est souvent consommé par des personnes voulant perdre du poids, adeptes de régime draconiens, ce qui peut les rendre vulnérables au plan métabolique.

• Enfin, dans plusieurs cas, les compléments alimentaires en cause provenaient de circuits non réglementés, notamment des achats hors Union européenne où les produits peuvent contenir des concentrations non conformes ou des substances non déclarées.

L’absence de mécanisme de toxicité

Malgré de nombreuses hypothèses, aucun mécanisme n’a été établi pour expliquer comment les extraits de Garcinia Cambogia pourraient provoquer des effets indésirables, en particulier hépatiques.

Des données de toxicologie globalement rassurantes

Les études de toxicité aiguë et chronique chez l'animal n’ont pas mis en évidence de signal clair de toxicité. Certaines études ont signalé des cas d'hépatotoxicité et de toxicité testiculaire à des doses élevées et prolongées, mais des études de toxicité subchronique (90 jours) n'ont montré aucun effet indésirable significatif à des doses très élevées allant jusqu'à 1000 mg/kg/jour.

L’analyse récente (2025) de plusieurs études, a porté sur les effets du Garcinia sur les taux de transaminases, des enzymes du foie AST (GOT) et ALT (GPT), qui signalent une souffrance hépatique lorsqu’elles sont élevées.

Une étude animale n'a indiqué aucun changement de l'AST et l'ALT chez les rats qui ont reçu du HCA pendant 16 semaines. De plus, une étude clinique a montré que les taux d'AST et d'ALT n'ont pas changé chez les adultes en surpoids qui ont reçu du Garcinia contenant 1000 mg de de HCA par jour pendant 12 semaines. Dans une autre étude chez les participants qui ont reçu 4600 mg de HCA pendant 8 semaines, les taux d'AST et d'ALT ont diminué de manière significative. Inversement, une étude récente a rapporté six cas qui ont eu une augmentation des taux d'AST et d'ALT associée à une perte de poids avec le HCA. Et dans une étude animale, les chercheurs ont rapporté que les souris supplémentées en Garcinia ont connu une augmentation des taux plasmatiques d'AST et d'ALT. Les auteurs de cette revue de la littérature concluent que les divergences entre les études peuvent être en partie dues à des différences d’âge, de sexe, d’état de santé, de taille d’échantillon, de dose et de durée des interventions, et que les suppléments de Garcinia n’ont pas d’effet significatif sur les niveaux des enzymes du foie.

Ce que disent les autres agences de nutrivigilance

Le rapport de l’Anses s’est enrichi des données recueillies dans d’autres pays, permettant une vision plus large des signalements.

• Europe : Parmi les 21 pays ayant répondu à la sollicitation de l’Anses, 16 n’avaient enregistré aucun effet indésirable lié au Garcinia cambogia. L’Allemagne, l’Italie, la Norvège, la Slovénie et les Pays-Bas ont toutefois signalé quelques cas, principalement hépatiques.

• Canada : 93 signalements entre 1965 et 2023, dont seulement 4 cas d’atteintes hépatiques.

• États-Unis : Au moins 12 à 15 cas aux États-Unis de lésions hépatiques liées au Garcinia Cambogia sont détaillés dans la littérature médicale de 2009 à 2022. Le DILIN (Drug-Induced Liver Injury Network), financé par les National Institutes of Health (NIH), suit les cas de lésions hépatiques aux États-Unis. Ceux impliquant le Garcinia Cambogia représentent environ 20 à 30 cas en 20 ans. La base de données LiverTox (NIH) estime que les effets indésirables hépatiques concernent moins d’un utilisateur sur 10 000, ce qui pourrait se traduire par quelques dizaines de cas. Depuis 2022, il n’y a pas eu aux USA de pic majeur de signalements. À l’échelle internationale, ces signalements restent marginaux au regard du nombre total d’utilisateurs de ce complément.

Un encadrement en évolution

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) est actuellement en train d’évaluer les risques liés à l’acide hydroxycitrique (AHC), le principal actif du Garcinia cambogia.

En fonction des résultats de cette analyse, des mesures réglementaires pourraient être envisagées au niveau européen, visant soit à encadrer plus strictement les dosages, soit à restreindre certaines allégations santé.

Dans l’attente, il n’existe à ce jour aucune interdiction spécifique du Garcinia cambogia en France ou en Europe, bien que l’Anses recommande la prudence chez certaines populations à risque.

Conclusion : un risque maîtrisable avec des précautions d’usage

Le rapport de l’Anses met en lumière des signalements d’effets indésirables, mais ces cas restent exceptionnels comparés au nombre total d’utilisateurs de Garcinia cambogia dans le monde.

Si le risque zéro n’existe pas, il peut être fortement réduit en suivant quelques règles simples :

✅ Faire appel à des compléments déclarés et autorisés en France. L’Anses souligne que certains produits impliqués dans les signalements provenaient de circuits non réglementés, notamment de plateformes de vente en ligne, où la qualité et la conformité des formulations ne sont pas toujours garanties.

✅ Respecter les dosages recommandés et ne pas prolonger la prise au-delà de quelques semaines sans avis médical. Arrêter immédiatement l'utilisation en cas de symptômes hépatiques (jaunisse, urine foncée, douleur abdominale) ou d'autres effets indésirables significatifs.

✅ Éviter les associations avec d’autres stimulants (caféine, thé vert, chrome…) qui peuvent interagir avec le garcinia voire déclencher des effets secondaires. L’Anses souligne que dans la majorité des signalements recensés, le Garcinia cambogia n’était pas consommé seul, mais en combinaison avec ces ingrédients pouvant eux-mêmes induire des effets secondaires, notamment :

• Extrait de thé vert, dont la consommation excessive est connue pour être hépatotoxique. Pipérine, qui modifie l’absorption des autres substances et pourrait influencer leur métabolisme.

• Chrome, souvent utilisé dans les produits minceur, mais dont l’impact à long terme sur la santé métabolique reste à préciser.

• Levure de riz rouge, source naturelle de monacolines, connues pour leurs effets sur le cholestérol et le foie.

✅ Consulter un professionnel de santé en cas de traitement médical ou d’antécédents de maladies hépatiques, cardiaques ou psychiatriques.

✅ Ne pas utiliser Garcinia cambogia dans un cadre de régime extrême (très basse calorie, jeûne prolongé).

Nous tenons à rassurer nos clients sur notre engagement pour une information transparente et une formulation rigoureuse de nos produits. Notre priorité reste votre sécurité et votre satisfaction. Si vous avez des questions, notre équipe reste à votre disposition pour vous conseiller sur un usage éclairé et sécurisé du Garcinia cambogia.