« Le dernier bulletin hépidémilogique de Santé publique France révélait récemment que parmi les 6-17 ans, 17% étaient en surpoids ou obèses. La faute probablement à la malbouffe et plus particulièrement aux aliments transformés et ultra-transformés. Le Dr Anthony Fardet explique dans son livre « Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons vrai », les dangers sur le long terme que constituent une alimentation trop riche en produits ultra-transformés.
Pour le spécialiste, « il faut différencier les produits peu transformés, les produits normalement transformés et les produits ultra-transformés. Le poisson grillé, par exemple, est un produit peu transformé. Les sardines en boîte, pour leur part, sont un produit normalement transformé. Enfin, les nuggets de poisson, se présentant avec de la panure, sont des produits ultra-transformés. ». Il ajoute notamment dans son ouvrage qu’un AUT est « un aliment dont on ne peut même pas reconnaître l’origine naturelle tellement sa matrice est modifiée ».
Pourquoi ils posent problème ?
Anthony Fardet résume que ce sont des aliments créés de toutes pièces par l’homme. Et pour lui, le fait de manger trop gras, trop sucré et trop salé n’est pas le fond du problème : « ce qui compte c’est non pas les nutriments contenus dans les aliments mais leu dégré de transformation et le nombre d’additifs chimiques qu’ils contiennent ». Prenez par exemple un cordon bleu, un aliment ultra-transformé « fait à base de viande reconstituée » qui contient pas moins d’une dizaine d’additifs.
« Ce sont des aliments très caloriques, ayant un index glycémique élevé, c’est-à-dire qu’il provoque un pic de glycémie dans le sang et ce sucre est ensuite stocké par le corps sous forme de graisse », explique le docteur Anthony Fardet. De plus, ces aliments sont pauvres en nutriments et n’apportent aucun minéraux, vitamines, fibres, phytonutriments à ceux qui les consomment.
Sont-ils tous à bannir ?
Pour Anthony Fardet, il ne s’agit pas de tous les éviter, mais plutôt de les classer en fonction de leur degré de transformation et mettre en place un nouvel étiquetage nutritionnel. « les industries cherchent à redonner aux AUT un goût et une couleur perdus lors du processus de déstructuration. Cela explique en partie qu'ils soient bourrés d'additifs », explique le spécialiste. Des additifs qui ne sont pas sans conséquences sur notre santé : entre autres maladies cardiovasculaires, problèmes cutanés, obésité ou asthme, les additifs sont aussi un moyen de manger plus car ils perturbent la sensation de satiété puisqu’ils ne calent pas et n’apportent rien à notre corps. Pour lui, « il faut arrêter de blâmer les nutriments tels que le sucre et le sel de manière isolée ». Il ajoute : « nous sommes actuellement dans une logique séparatrice, dont il faut sortir. Je suis persuadée qu'il faut considérer l'aliment de manière holistique, c'est-à-dire comme un tout. »
Cependant, inutile de culpabiliser si vous consommez des aliments transformés ou ultra-transformés, l’essentiel est de ne pas en abuser. Mieux vaut en manger de temps en temps lors d’occasion festives ou pour se faire plaisir et manger équilibré, sain, bio et de saison en parallèle. Ces aliments ne doivent en aucun cas être la base de l’alimentation.»
Femme actuelle - Article du 16.06.2017